Healthtech, fintech, les qualificatifs mystérieux ne cessent de se multiplier dans le monde de la technologie et des startups. Parmi lesquels l’edtech. Le terme est d’autant plus en train de buzzer que certaines startups du domaine lèvent des montagnes d’or ! Mais qu’est-ce donc ? Il s’agit d’une contraction entre éducation et tech, autrement dit un terme qui rassemble toutes les innovations technologiques qui visent à améliorer l’apprentissage et l’acquisition de connaissances. Un concept qui englobe aussi bien l’apprentissage scolaire que la formation professionnelle. Car comme dirait Stéphanie Pfeiffer, créatrice de HackEdu :
« S’il y a bien un domaine qui a besoin d’être hacké, c’est l’éducation »
Pourquoi le contexte est-il favorable aux EdTech ?
L’apprentissage et la formation subissent des mutations qui s’expliquent par de nombreux facteurs :
Une transformation rapide
Entre l’automatisation, l’IA, l’informatisation, les crises économiques, sociales et écologiques… Le monde dans lequel nous évoluons est en changement constant. En effet, pas moins de 30% des métiers actuels vont disparaître face à de profondes mutations. D’ici 2024, on estime que 3,5 millions de postes seront non pourvus dans le domaine de la cyber sécurité. Les entreprises mettent en avant une pénurie des profils expert, notamment dans le domaine du numérique. La demande est également très présente dans le domaine des soft skills ! Les entreprises ont pris conscience d’une nécessité de favoriser l’émulation créative et la collaboration. Comme la plupart des métiers vont profondément muter, les capacités d’adaptation sont essentielles, et c’est le genre de compétence qui peut s’apprendre et se développer.
La technologie, une alliée de l’apprentissage
La technologie a profondément modifié l’apprentissage. Il existe aujourd’hui de nombreuses modalités pour optimiser l’acquisition de connaissances : blended learning, apprentissage enrichi, informatisation… Les formats comme les devices se multiplient. Les Learning Management Platforms offrent la possibilité de proposer un contenu d’apprentissage renouvelé, voire d’agréger de la donnée pour mieux comprendre les utilisateurs et adapter son contenu. De la même façon, de nombreuses EdTech insufflent de l’intelligence artificielle dans leurs programmes pour proposer des expériences d’apprentissage innovantes ou pour optimiser les contrôles d’identité, par exemple en utilisant la reconnaissance faciale pour éviter les tricheries aux examens.
Les neurosciences transforment constamment la façon dont on structure l’apprentissage
Le développement des neurosciences est également un important facteur de changement qui explique le succès des edtechs. Elles permettent d’éclairer la manière dont notre esprit fonctionne en matière de mémorisation, entre autres. Les neurosciences ont par exemple mis en avant que nos capacités de concentration avaient tendance à se raccourcir au fil du temps, et que c’était un phénomène accentué par le passage au tout distanciel : il est donc conseillé de raccourcir les sessions pour être certain de maintenir un intérêt suffisant pour la formation. Vous pouvez découvrir plus d’éléments sur les mécanismes d’apprentissage dévoilés par les neurosciences en téléchargeant notre livre blanc.
Une période de crise qui réclame du distanciel Le besoin de former en distanciel devenant plus présent en période de crise, les edtechs profitent notamment de leur mission de continuité pédagogique, échue de leur identité profondément digitale qui répond aux problématiques sanitaires. La success story de Coursera est particulièrement représentative. La plateforme s’est positionnée comme solution pour les universités ne pouvant pas rouvrir les campus aux Etats-Unis. Elle a levé 130 millions de dollars supplémentaires en juillet dernier.
Des initiatives politiques qui poussent à la formation L’intérêt politique entraîne des politiques volontaristes, comme c’est le cas en France par exemple. Le compte personnel de formation permet notamment de financer une partie de ses formations. De même, les formations étaient intégralement remboursées pour les personnes en chômage partiel via le dispositif FNE mais aussi via les OPCO. Les Opérateurs de Compétences sont notamment chargés d’accompagner la formation professionnelle. Grâce à ces différents éléments, nous voyons pousser de nombreuses startups aux profils et objectifs variés.
Des entreprises aux offres et services variés
On peut subdiviser le marché en 3 grandes catégories qui couvrent la majorité des activités de ce type d’entreprise. En effet, la formation prend place non seulement le long de sa vie étudiante mais se perpétue une fois sur le marché du travail, que ce soit via des formations professionnelles ou par la volonté de former à des compétences pour des raisons personnelles (épanouissement, curiosité…).
Les Edtech de services
Cette vaste catégorie comprend notamment la formation professionnelle, les services d’aide à l’orientation… Ou des outils au service des universités pour faciliter l’apprentissage en ligne et la collaboration entre administration, enseignants/formateurs et apprenants comme Beecome.
Les Edtech d’intermédiation
Il s’agit d’outils visant la mise en relation entre professeurs particuliers et élèves. Les exemples sont nombreux comme superprof ou professeurparticulier. Mais on peut également citer des dispositifs plus originaux, comme studyadvisor qui permet de mettre en relation des élèves en quête de conseils en matière d’orientation avec des étudiants appelés des advisors. Il y a aussi les plateformes permettant d’avoir des conversations en direct avec des personnes parlant une autre langue comme HelloTalk.
Les Edtech de contenu
Ces dernières sont variées mais ont pour point commun de créer et de proposer du contenu de formation (MOOC, Applications, serious games…). Bien sûr, difficile d’éluder les fameuses applications d’apprentissage en ligne des langues, comme Duolingo, notamment connue pour sa mascotte hibou passive-agressive, mais qui vaut aujourd’hui plus de 2,4 milliards de dollars.
Mais le géant en la matière n’est autre que la startup indienne BY JU’S, qui propose une plateforme d’apprentissage passant par des méthodes pédagogiques adaptées au distanciel comme des jeux ou des vidéos, et s’adresse aux élèves de tous niveaux, de la maternelle à la terminale. La plateforme compte aujourd’hui plus de 80 millions d’utilisateurs.
Variée et innovante et poussée par un contexte plus qu’encourageant, les EdTechs montrent un grand dynamisme qui dynamite un secteur anciennement traditionnel accroché, surtout en France, à un modèle présentiel et magistral. Les startups de l’apprentissage se reposent sur le meilleur de la technologie pour proposer des nouveaux moyens de collaborer, de mémoriser et de progresser, avec toujours plus de personnalisation et de possibilités !
| Camille Barbry est content manager et Cheffe de projet pour Change Factory. Cat lady invétérée et slasheuse de choc, elle aime s’occuper de son blog sur la pop-culture, est accro à Netflix et lit beaucoup de romans de science-fiction où tout se passe mal. |
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