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Diversité des Comité exécutifs : quels impacts sur les entreprises ?




Vous vous souvenez de la loi des quotas ? Elle a été votée en 2001, ce qui lui fait déjà 20 ans d’existence ! La diversification des COMEX est en marche et a connu une belle progression depuis, même si un long chemin reste encore à parcourir. La France compte désormais 46% de femmes dans les entreprises du CAC 40. Les progrès réalisés les dernières années permettent de constater de premiers changements et les études sur le sujet fleurissent. Quels sont-ils exactement ? Que ce soit au niveau d’une prise de décision plus responsable ou d’une accentuation des politiques d’innovation, des premiers éléments de réponse se dessinent.


Des entreprises plus socialement responsables

Plusieurs recherches confirment que les entreprises qui nomment plus de femmes à des postes seniors adoptent un modèle de prise de décision qui respecte plus les règles et les normes. C’est le cas des normes sécuritaires et sanitaires, qui visent à veiller à la sécurité et à la santé des personnes qui consomment des produits ou des médicaments. Par exemple, lorsque les conseils d’administration comptent plus de femmes, les décisions de rappel de produit changent. Les entreprises rappellent davantage de produits médicaux qui sont peu défectueux, ce qui met en évidence le respect accru des règles par l’ajout de femmes aux conseils d’administration. Les entreprises prennent également des décisions de rappel plus rapides pour les défauts les plus graves, qui sont très dangereux pour les clients, ce qui souligne la réactivité accrue des parties prenantes suite à l’ajout de femmes aux conseils d’administration. Les entreprises sont plus à même de s’aligner sur les réglementations visant à préserver la santé des individus. Les entreprises avec plus de femmes prennent donc des décisions plus en phase avec les questions de responsabilité sociétale, ce qui fait écho à l’un de nos précédents articles. Ce dernier associait la hausse de l’importance de l’impact positif des projets en entreprise avec la possibilité que les femmes prennent de plus en plus de responsabilités.


Les COMEX deviennent plus axés sur l’innovation

Un autre élément observable, notamment relevé dans cet article de la Harvard Business Review, est le fait que les entreprises avec un fort taux de leadership féminin ont tendance à davantage l’innovation et à devenir moins enclines à prendre des risques inconsidérés. Elles sont donc plus aptes à lancer des processus de transformation, mais aussi plus soucieuses de réduire les risques associés. En effet, il a été observé dans ces structures que la communication des entreprises utilisait 14% de moins de mots associés au risque (audace, chance…) et plus de mots liés à l’ouverture au changement (+10%).

En conséquence, ces entreprises ont tendance à moins porter leur attention sur le M&A et à plus concentrer leurs investissements sur la recherche et le développement. En effet, lorsque le top management se féminise, les entreprises enregistrent une hausse de 1,1% d’investissement dans la Recherche et Développement, là où une tendance à se montrer moins enclines à prendre des risques réduit pour les firmes la probabilité d’une nouvelle acquisition de 10,1%.

Comment expliquer ces changements dans la direction stratégique ?

Si les recherches citées montrent un réel impact dans la nomination de femmes au sein des conseils d’administration et à d’autres postes à responsabilité, les mécaniques derrières ces mêmes impacts sont moins aisées à décrire et analyser. Certaines pistes existent malgré cela, la première étant l’idée qu’un groupe de décisionnaires divers est plus apte à initier le changement et montre moins résistances face à l’innovation et la transformation. C’est confirmé par le fait que les femmes, d’après des études précédentes, ont moins tendance à s’attacher à la tradition et sont plus enclines à poursuivre des projets d’innovation, avec un risque d’avoir une trop grande aversion à la prise de risque.

Si les quotas ont souvent fait grincer des dents, les premiers résultats montrent qu’une plus grande hétérogénéité des instances dirigeantes des organisations change de manière significative la façon dont les entreprises prennent les décisions. Reste à savoir comment généraliser la diversification du top management ; question qui se pose même à l’échelle de l’Europe.

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